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Le livre des trois imposteurs et L’art de ne croire en rien

judith veil

En lisant la biographie d’Erasme par Stefan Zweig, qui relate les prémices de la révolte protestante à la Renaissance, j’ai repensé à ce petit livre qui se trouve dans ma bibliothèque depuis longtemps et j’ai décidé de vous en parler (même s'il ne s'agit pas d'une biographie). Parce qu’il va à l’encontre de l’idée d’un Moyen Âge profondément religieux : l’envahissement de l’Eglise dans la société ne doit pas masquer « le scepticisme et l’incroyance qui régnaient dans les classes laborieuses », comme l’explique dans sa préface Raoul Vaneigem, membre de l’Internationale situationniste aux côtés de Guy Debord et médiéviste reconnu.

« Nombre de contes populaires, de libelles, d’œuvres poétiques » de cette période interrogent : « si Dieu a créé le monde, pourquoi en a-t-il fait un enfer ? »

Les textes présentés dans cet ouvrage n’ont pas d’auteurs attestés et seraient peut-être anti-datés. Cependant, Vaneigem cite un certains nombres d’auteurs possibles dont le moine portugais Thomas Scoto, qui écrivait en 1344 : « trois imposteurs ont trompé le monde » ou du prêtre néerlandais Herman de Rijswijck condamné à la prison à vie en 1502 par l’Inquisition pour avoir écrit notamment : « Le monde a été de toute éternité et n’a pas commencé avec la création qui est une invention du stupide Moïse », « Le Christ fut un imbécile, un naïf chimérique et le séducteur des hommes simples. Et je soutiens que ce christ a damné le monde entier et n’a sauvé personne. Car en effet les hommes s’entre-tuent à cause de lui et de sa bouffonnerie angélique. » Erasme n’était donc pas le seul à observer avec regret que la religion devenait un instrument de pouvoir par le truchement des


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